Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 3.djvu/171

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

champs, et retourner avec la houe, après si longtemps[1], la terre. —

Souvenez-vous, hommes,
De la vie d’autrefois,
Quand Elle habitait avec nous,
Et des petits paniers à fruits,
Et des figues, et des myrtes,
Et de la douceur du vin nouveau,
Et des violettes près de
La citerne, et des olives
Que nous regrettions,
À cause de tout cela, maintenant,
Saluez la déesse.


le chœur

Salut ! salut ! reviens à nous dans la joie, ô adorée ! je mourais du désir de toi, je voulais retourner aux champs. Ah ! que de biens tu nous donnais, ô désirée ! car toi seule tu aides ceux qui usent leur vie à la terre. Autrefois, quand tu étais là, nous jouissions de beaucoup de choses douces et chères sans peine ; aux laboureurs tu étais le grain de blé, et le salut. Aussi nos vignes, nos jeunes figuiers et toutes les plantes qui existent, t’accueillent en riant de bonheur.

(La Paix, v. 520-600, pass.)
  1. La Paix fut jouée à Athènes, comme pièce de circonstance, pendant la trêve de Nicias qui suspendait la guerre du Péloponèse après treize années de ruines et de misères.