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d’une courtisane sacrée, devant les vingt mille pèlerins qui couvrirent les plages d’Eleusis ; où l’amour le plus sensuel, le divin amour dont nous sommes nés, était sans souillure, sans honte, sans péché, qu’il leur soit permis d’oublier dix-huit siècles barbares, hypocrites et laids, de remonter de la mare à la source, de revenir pieusement à la beauté originelle, de rebâtir le Grand Temple au son des flûtes enchantées et de consacrer aux sanctuaires de la vraie foi leurs cœurs toujours entraînés par l’immortelle Aphrodite.
Pierre Louÿs.