Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 4.djvu/250

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« Papaïe ! le miroir de Bacchis ! »


En un instant, trente femmes se pressèrent autour de la joueuse de flûte.


« Qu’est-ce qui se passe ?

— Comment ?

— On a volé le miroir de Bacchis ; c’est Théano qui vient de le dire.

— Mais quand cela ?

— Qui est-ce qui l’a pris ? »

L’enfant haussa les épaules :

« Est-ce que je sais !

— Tu as passé la nuit là-bas. Tu dois savoir. Ce n’est pas possible. Qui est entré chez elle ? On te l’a dit sans doute. Rappelle-toi, Théano.

— Est-ce que je sais ?… Ils étaient plus de vingt dans la salle… Ils m’avaient louée comme joueuse de flûte, mais ils m’ont empêchée de jouer parce qu’ils n’aiment pas la musique. Ils m’ont demandé de mimer la figure de Danaë et ils jetaient des pièces d’or sur moi, et Bacchis me les prenaient toutes… Et quoi encore ? C’étaient des fous. Ils m’ont fait boire la tête en bas dans un cratère beaucoup trop plein où ils avaient versé sept coupes parce qu’il y avait sept vins sur la table. J’avais la figure toute mouillée. Même mes cheveux trempaient, et mes roses.

— Oui, interrompit Myrto, tu es une fort