« Où vas-tu, si peu pressée ?
— Je rentre.
— Toute seule ?
— Toute seule. »
Et elle fit un mouvement pour reprendre sa promenade.
Alors Démétrios pensa qu’il s’était peut-être trompé en la jugeant courtisane. Depuis quelque temps, les femmes des magistrats et des fonctionnaires s’habillaient et se fardaient comme des filles de joie. Celle-ci devait être une personne fort honorablement connue, et ce fut sans ironie qu’il acheva sa question ainsi :
« Chez ton mari ? »
Elle s’appuya des deux mains en arrière et se mit à rire.
« Je n’en ai pas ce soir. »
Démétrios se mordit les lèvres et, presque timide, hasarda :.
« Ne le cherche pas. Tu t’y es prise trop tard. Il n’y a plus personne.
— Qui t’a dit que j’étais en quête ? Je me promène seule et ne cherche rien.
— D’où venais-tu, alors ? Car tu n’as pas mis tous ces bijoux pour toi-même, et voilà un voile de soie…
— Voudrais-tu que je sortisse nue, ou vêtue de laine comme une esclave ? Je ne m’habille que pour mon plaisir ; j’aime à savoir que je suis