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VII

LA CHEVELURE DE CHRYSIS


« Tiens, dit Rhodis, regarde ! Quelqu’un. »

La chanteuse regarda : une femme, loin d’elles, marchait rapidement sur le quai.

« Je la reconnais, reprit l’enfant. C’est Chrysis. Elle a sa robe jaune.

— Comment, elle est déjà habillée ?

— Je n’y comprends rien. D’ordinaire elle ne sort pas avant midi ; et le soleil est à peine levé. Il lui est venu quelque chose. Un bonheur sans doute ; elle a si grande chance. »

Elles allèrent à sa rencontre, et lui dirent :

« Salut, Chrysis.

— Salut. Depuis combien de temps êtes-vous ici ?

— Je ne sais pas. Il faisait déjà jour quand nous sommes arrivées.