Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 5.djvu/123

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Toute la nuit j’errai sur les remparts. L’intarissable vent de la mer douchait ma fièvre et ma lâcheté. Oui, je m’étais senti lâche devant cette femme. Je n’avais que des rougissements en songeant à elle et à moi ; je me disais en moi-même les pires outrages qu’on puisse adresser à un homme. Et je devinais que le lendemain je n’aurais pas cessé de les mériter.

Après ce qui s’était passé, je n’avais que trois partis à prendre : la quitter, la forcer, ou la tuer.

Je pris le quatrième, qui était de la subir.


Chaque soir, je revenais à ma place, comme un enfant soumis, la regarder et l’attendre.

Elle s’était peu à peu adoucie. Je veux dire