Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 5.djvu/201

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vie. Mais H… restait impassible, et disait : « Nous passerons. »

Nous passâmes, en effet, et la nuit s’acheva sans incidents vers 6 heures du matin, en gare de Madrid.

Nous avions, depuis Paris, cinquante-six heures de chemin de fer, presque sans sommeil et sans nourriture ; dont quarante et une en secondes non chauffées, et vingt-trois heures de retard.


Mercredi 9.


Les trois Espagnols, qui se manifestèrent charmants, veulent nous conduire à l’Hôtel des Beni-soulards. Du moins, c’est le nom que nous entendons,


ineffable souvenir d’Afrique.


Après contrôle, il s’appelle Nuevo Peninsular.

Un pauvre garçon phtisique nous fait du feu en toussant.

Enfin, nous couchons dans un lit !

Réveil vers une heure de l’après-midi. Lever. Que faire ?

Nous sortons dans Madrid, qui est bête.

Stupéfaction de voir toutes les femmes en châle à franges, et tous les hommes en cape espagnole à doublure de peluche éclatante.

H… me dit : « Si nous allions au musée ? » Je ré-