Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 5.djvu/202

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ponds : « Non ! nous le verrons beaucoup mieux au retour. » H… observe : « On ne sait pas ce qui peut arriver. On n’est jamais sûr de revoir ce qu’on laisse passer. Allons-y, ne fût-ce qu’une heure. »

Et nous y fûmes.

Comble de l’admiration. C’est aussi beau que le Louvre. La National Gallery, auprès, est une pauvre petite Collection Chauchard.

Longs arrêts surtout devant Velasquez, et principalement ses Buveurs. Moi qui le prenais pour un portraitiste seulement.

Et les Tintoret ! ô souvenirs de Venise !

Et les Titien et les Van Dyck et les innombrables Rubens.

Du reste, nous avons vu cela comme en chemin de fer.

À cinq heures, il fallait être rentré à l’hôtel pour dîner.

À 6 h. 20, départ pour Séville, enfin !

Goyeneckea et Azgueta partent avec nous.

Nuit sans intérêt. Un Italien obséquieux est dans notre compartiment.


Jeudi 10.


Réveil à cinq heures du matin. Le train file dans une plaine. C’est déjà l’Andalousie. Arrêt à Cordoue. Le jour naît peu après, à temps pour nous faire voir (à Posadas) où commencent les orangers. Délire de se savoir enfin près du soleil.