Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 5.djvu/203

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Paysage de plus en plus algérien : terres rouges, arbres toujours verts ;

Séville !

Les Espagnols nous quittent, nous descendons à l’hôtel de Paris. Chambre à deux lits, N° 54…

Première course dans Séville : Plaza San Fernando, calle Zaragoza, calle San-Pablo. Retour.

L’air est chaud, le vent est chaud, les maisons sont chaudes au toucher. Volupté.

Des femmes passent, à la fois sèches et grasses, les bras maigres et les joues pleines. La plupart horribles, quelques-unes admirables. Pas de milieu, c’est plus commode.

La plupart des hommes portent le sombrero à immenses bords plats. Tous la capa doublée de rouge et de violet, ou de bleu vif.

Après le déjeuner, nouvelle course. Je voulais voir la Plaza de Toros, pour la comparer au décor de Carmen.

Déception. Après tout, le 4e acte de Carmen ne se passe-t-il pas à Grenade ? H… consulté reste indécis, et d’ailleurs indifférent.

Journée de repos.

Nombreuses promenades dans la Calle de las Sierpes. Je rappelle à H… que c’est là que don José a laissé fuir Carmen en la menant, en prison.

Dîner rapide. Sommeil à 9 h. 1/2.