Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 7.djvu/177

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dérable, elle toucha l’énorme in-plano toujours debout sur sa tranche… Le volume chancela en arrière, s’abattit de toute sa hauteur et son bruit formidable tonna dans la voûte retentissante, pendant qu’au sein du nuage de poussière bleuâtre s’effaçait et fuyait sainte Thérèse de Jésus.


Au même instant la porte s’ouvrait… Brusquement quatorze jets de foudre enflammèrent le lustre électrique, et Cile entendit la voix de son père crier sur un ton de fureur qu’elle ne lui avait jamais connu :

— Cécile ! méchante enfant ! c’est ici que je te trouve !

Ah ! la pauvre petite n’était guère en état de répondre. Elle écouta la colère paternelle avec une espèce d’égarement ; elle vit dans cet éclat de voix le commencement des malheurs de la vie, et dans une explosion de larmes elle se coucha sur le plancher.


III


— Je veux mourir tout de suite, tout de suite, je veux mourir tout de suite… répétait-elle. Le père inquiet, s’approcha, la releva, la prit sur ses genoux, l’interrogea. Que s’était-il passé ? qu’est-ce que tout cela signifiait ? Pourquoi était-elle entrée là ? et pourquoi ces cris de désespoir ?