— Mais oui ; c’est un singe célèbre. Il appartenait à un capitaine d’Algérie, là-bas, dans une oasis. Un jour la blanchisseuse arabe était venue laver le linge chez l’officier ; elle avait amené sa fille, une enfant de cinq ou six ans qui jouait dans le jardin. Tout à coup on a entendu des cris ! des cris ! et on a vu Tarquin qui violait la petite !
— Seigneur ! Quel petit monstre ! dit Mme Brémondel avec attendrissement.
— Pensez-vous ? Et du reste il s’y prenait très bien ; tout à fait comme un monsieur. On est arrivé trop tard. Alors les Arabes voulaient le tuer. Le capitaine a été obligé de donner la bête ; c’est ainsi que Tarquin est venu à Paris et qu’il a mérité son nom.
— Eh bien !… À votre place je ne serais pas tranquille, madame Aracœli.
— Oh ! voyons ! Comment voulez-vous ! Il sait bien que ce n’est pas permis.
— Ce n’est pas à Tarquin que je pensais, insinua la manucure. J’en connais qui lui ressemblent comme un homme à un singe et qui ne s’inquiéteraient guère de ce qui est permis s’ils étaient assis à ma place.
— Rassurez-vous. Ils n’y sont pas.
— Oh ! Je sais bien qu’en l’absence de M. Aimery, vous vous cloîtrez comme une recluse ; mais quand il est là vous recevez ses amis et… vous n’aimez pas à vous habiller, je ne crois pas que ce soit un secret ?