Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 8.djvu/193

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— Non, évidemment, — Eh bien ? — Eh bien ! le livre est trop intime…


Qui de nous, romanciers, n’a pas un jour écrit telles ou telles pages « trop intimes », et puis ne les a pas déchirées ? Il est heureux pour le patrimoine de la France que Pierre Louÿs, reculant devant un geste qui l’a tenté peut-être, n’ait point détruit Psyché. Ce qui nous en manque encore, ce que j’ai eu l’audace d’essayer de résumer ici, sera sans doute retrouvé tôt ou tard. Mais telle quelle, et mutilée, cette grande œuvre, qui nous révèle sous un jour nouveau et imprévu son auteur, s’apparente à d’autres livres inachevés, qui ne sont pas les moins parfaits de notre littérature, et qu’on a comparés quelquefois à ces temples d’il y a deux mille ans, dont nous n’avons que des fragments augustes.

Claude Farrère.

Etchebiague, juillet-août 1927.