Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/113

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à lire de l’allemand, si ce n’est peut-être avant-hier en lisant Mignon.

Hier, ç’a été un ravissement, d’un bout à l’autre, comme pour du Byron. — j’allais dire comme pour du Musset (blasphème).

Georges m’a lu d’abord les Grenadiers : der Kaiser, der Kaiser gefangen !

Puis le Sapin sur la montagne, et Lorelei, et « so rein, so schôn, so hold », et la Conversation sur l’amour : (Ach ! Wie so ?) et Tout cela m’est déjà arrivé une fois, et Le Bon Dieu : « So lieb, ich bin der liebe Gott ! » et cela vous brise « das Herz entzwei », et surtout. : « so welk’ ich und sterbe. »

Et bien d’autres.

Il semble que ce ne soit plus de l’allemand. Heine en a fait une langue douce, aimante, spirituelle.

Dieu, que c’est joli !


Samedi, 12 novembre 1887.

Je viens de passer un examen de latin, interrogé par… Michel Bréal ! Excusez du peu !

Vrai succès, du reste. Bréal m’a félicité, Chu m’a félicité, l’oiseau m’a félicité, le métèque me félicitera, j’en suis aussi sûr que si c’était fait. Note 17.

Michel Bréal est un petit homme voûté, calme,