Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/158

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levés : « Oh !… — Quoi donc ? — Fais-lui des yeux noirs… Cela ne te fait rien ? »

Au deuxième acte, elle est dans la salle du Palais Farnèse, où a lieu la fête, et Paisiello lui remet le manuscrit de la cantate qu’elle va chanter. Elle s’asseoit sur un canapé tout près de lui, en face, et repasse l’air en elle-même en faisant de grands gestes et des yeux blancs, et tout cela avec un sourire ! et une grâce ! Pendant ce temps les personnages parlent, mais personne n’y fait attention.

Alors arrive Scarpia qui laisse deviner à tort que son amant la trompe. « Où est-elle la Tavanti, que je lui casse mon éventail sur la figure ? — Oh ! c’est inutile, ils sont à Tibur. » Et quelque temps après : « Où en sont-ils ?… Ils soupent ? — Oh ! Je crois qu’ils ont fini de souper ! — Ah !… alors ?… — Mais vous voyez bien que je ne peux pas chanter ! — Mais, et la reine ! — Ah ! la reine, la reine !… Dites-lui que je suis malade… Dites-lui… dites-lui que mon amant me trompe, bonsoir, adieu ! »

Au troisième acte, elle arrive dans la villa Cavaradossi où est son amant qu’elle suppose avec la Tavanti. Et toujours avec son ton boudeur, mais cette fois plus sérieux : « Où est-elle ? — Qui ça ? — Ta maîtresse. — Ah ! encore ! — Oui, la Tavanti ! C’est pas à elle, ça (l’éventail)… et ça, c’est peut-être un costume d’homme (elle prend une mante sur une chaise). Tiens, tu peux