mais elle aime maintenant Polyeucte de toute son âme, de toutes ses forces.
« C’est là le drame d’Augier qui se nomme Gabrielle. C’est aussi à des profondeurs incalculables, dans le quinzième dessous du Gymnase, le Maître de Forges de Georges Ohnet (sic). (Hilarité générale.)
« Et maintenant, ajoute Sarcey (et c’est de beaucoup ce qu’il a dit de mieux), comme il faut toujours emporter du théâtre une impression morale, rappelez-vous ceci, mes enfants : vous allez sortir du collège et connaître l’amour. Oh ! des amours faciles, vous en trouverez tant que vous voudrez, mais il arrivera un moment où vous sentirez le besoin de vous faire aimer par une femme honnête. Et il y en a, je vous le répète, plus parmi les Françaises que partout ailleurs. Il y a bien des coquines, mais il y en a d’autres aussi. Il arrivera donc un moment où vous aurez soif d’un amour pur et passionné. Eh bien ! sachez que pour cela il faut avoir une foi. Oh ! je ne parle pas de la foi religieuse : il faut avoir foi en quelque chose, poursuivre un but, chercher un idéal, avoir quelque chose en vue et de la volonté pour le mener à bien. Sachez, que c’est là ce qui enthousiasme les femmes, et rappelez-vous, plus tard, quand vous aurez reconnu combien cela est juste, que c’est le vieux Sarcey qui vous l’a dit un jour à l’Odéon. »