Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/79

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— Tiens, voilà l’école mixte de la falaise. Les garçons, les filles, tout ça travaille ensemble, se baigne ensemble, couche ensemble (sic). Oh ! c’est charmant. — Jeanne B…, qui lit tous les mauvais romans qu’elle peut chiper, a vu à Paris les Mousquetaires au couvent, les Petits Mousquetaires, Mam’zelle Nitouche, le Bonheur conjugal, etc.

Mon oncle interrompt cette intéressante conversation en nous disant qu’il a loué un appartement, 17, rue des Pêcheurs, 350 francs. Nous y allons.

Qu’on se figure un perchoir à perroquet, avec deux chambres de trois mètres carrés à chaque étage et un escalier de bois impossible les reliant entre elles. Pas de cheminées. De l’air : à peine. Mais un petit coin de mer vu du côté de la rue.

T… arrive avec moi et dispose les chambres à sa manière : papa et maman au premier ; T… et moi au second, et les bonnes en haut.

Malheureusement, mon oncle revient et n’a pas les mêmes idées. Il entend que T… couche au premier près de ma tante, et lui au second auprès de moi.

« Oh ! papa, fait T… furieuse, mais pourquoi cela ? (Puis plus doucement :) Je ne veux pas te laisser monter les deux étages. » (Farceuse, va !)

Alors mon oncle explique qu’il veut avoir la vue sur la mer. T… insiste. Peine perdue. T… dit tout bas à ma tante quelques mots que je n’entends pas.