Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/80

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« Oh ! quelle idée, fait ma tante. Mais ce n’est pas du tout cela ! »

(Moi je le crois bien que c’est « pour cela ». Ô Georges, aurais-tu raison ?)

Après le dîner nous sortons sur la plage. Nous regardons danser au Casino, puis, en remontant vers le port, nous rencontrons Jeanne B… et ses parents. Elle ne dit que quelques mots à T…, mais ça suffit.

Oh ! Quelle cocotte ! Décidément, elle a raté sa vocation.

Non, c’est vrai. Je la rencontrerais sur le Boul’Mich’ à dix heures du soir que…

Bonsoir ! Je souffle ma bougie, parce que je vais dire des bêtises.


Mercredi, 10 août.

Seconde journée au Tréport.

Mon oncle a pris pour moi un abonnement au Casino pour un mois. J’en ai déjà profité aujourd’hui. Je suis allé deux fois à la salle de lecture lire des journaux assommants, rien que pour jouir de mon privilège, et je suis allé le soir à une séance musico-théâtrale, où Tanesi chantait et où Persoons et Prudhon ont joué le Legs et Il faut qu’une porte, aussi mal qu’il est possible. J’ai entendu aussi à cette soirée pour la première fois l’ouverture de Guillaume Tell. Cela me paraît beau, mais j’aurais besoin de le réentendre.