Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je répète toujours la même chose, mais aussi c’est toujours la même chose : c’est gigantesque ! d’un bout à l’autre !

Cosette dans la forêt ! Cosette au couvent ! La mort de Javert ! La mort de Gavroche ! La mort d’Eponine ! La mort d’Enjolras ! Autant de chefs-d’œuvre.

J’ai lu la dernière partie du dernier volume, au fond du jardin, assis sur le banc vert en face de la serre. Quand j’ai lu le passage où Jean Valjean, éconduit, revient chaque jour voir les fenêtres de Cosette, d’en bas, et chaque jour ses forces diminuant, raccourcit chaque jour son chemin jusqu’à ne plus aller qu’en bas de sa maison à lui, les larmes me sont venues aux yeux. Je les ai rentrées. C’est bête de pleurer pour un roman !

Quand j’ai vu Jean Valjean sentant venir la mort écrire cette lettre incohérente à sa chère Cosette, et ne, pouvant achever : « C’est fini !… Mon Dieu ! Mon Dieu ! Je ne la verrai plus », j’ai pleuré et je me suis promené de long en large dans l’allée de la palissade, n’essayant plus de cacher les larmes que je sentais venir…

Enfin, quand j’ai lu ces adieux sublimes de Jean Valjean (ô Homère, pitié !) j’ai pleuré, pleuré, pleuré comme un enfant, songeant à Paul et à bien des choses. Je ne pleure plus jamais ; je n’avais pas pleuré ainsi depuis un an peut-être. Ayant fini