Page:Louÿs - Aphrodite. Mœurs antiques, 1896.djvu/123

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nes sentimentales ; un autre à l’Apostrophia, qui faisait oublier les amours malheureuses ; un autre à la Chryseïa, qui attirait les amants riches ; un autre à la Génétyllis, qui protégeait les filles enceintes ; un autre à la Coliade, qui approuvait des passions grossières, car tout ce qui touchait à l’amour était piété pour la déesse. Mais les autels particuliers n’avaient d’efficace et de vertu qu’à l’égard des petits désirs. On les servait au jour le jour, leurs faveurs étaient quotidiennes et leur commerce familier. Les suppliantes exaucées déposaient sur eux de simples fleurs ; celles qui n’étaient pas contentes les souillaient de leurs excréments. Ils n’étaient ni consacrés ni entretenus par les prêtres, et par conséquent leur profanation était irrépréhensible.


Tout autre était la discipline du temple.

Le Temple, le Grand-Temple de la Grande-Déesse, le lieu le plus saint de toute l’Égypte, l’inviolable Astarteïon, était un édifice colossal de trois cent trente-six pieds de longueur, élevé sur dix-sept marches au sommet des jardins. Ses portes d’or étaient gardées par douze hiérodoules hermaphrodites, symbole des deux