Page:Louÿs - Aphrodite. Mœurs antiques, 1896.djvu/197

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de tout travail servile pour lui conserver des bras délicats et des mains douces. Par une faveur exceptionnelle, ses cheveux n’étaient pas couverts, si bien qu’on la prenait souvent pour une femme libre et ce soir-là même elle allait s’affranchir au prix énorme de trente-cinq mines.

Les sept esclaves de Bacchis, toutes de haute taille et admirablement stylées, étaient pour elle un tel sujet de fierté qu’elle ne sortait pas sans les avoir à sa suite, au risque de laisser sa maison vide. C’était à cette imprudence que Démétrios avait dû d’entrer si aisément chez elle ; mais elle ignorait encore son malheur quand elle donna le festin où Chrysis était invitée.

Ce soir-là, Chrysis arriva la première.

Elle était vêtue d’une robe verte brochée d’énormes branches de roses qui venaient s’épanouir sur les seins.

Arêtias lui ouvrit la porte sans qu’elle eût besoin de frapper, et, suivant la coutume grecque, elle la conduisit dans une petite pièce à l’écart, lui défit ses chaussures rouges