Page:Louÿs - Aphrodite. Mœurs antiques, 1896.djvu/279

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Ah ! ha !… Ah ! ha !… » riait l’enfant. Et elle prit son sein dans sa petite main en criant d’une voix altérée :

« Ah ! ha !… le miroir…

— Viens ! répétait Myrto impatientée.

— Le miroir… il est volé, volé, volé ! Ah ! haaaa ! Je ne rirai jamais tant quand je vivrais plus que Cronos. Volé, volé, le miroir d’argent ! »

La chanteuse voulait l’entraîner, mais Philotis avait compris.

« Ohé ! cria-t-elle aux autres en levant les deux bras en l’air. Accourez donc ! on apprend des nouvelles ! Le miroir de Bacchis est volé ! »

Et toutes s’exclamèrent :

« Papaïe ! le miroir de Bacchis ! »


En un instant, trente femmes se pressèrent autour de la joueuse de flûte.

« Qu’est-ce qui se passe ?

— Comment ?

— On a volé le miroir de Bacchis ; c’est Théano qui vient de le dire.

— Mais quand cela ?

— Qui est-ce qui l’a pris ? »

L’enfant haussa les épaules :