Page:Louÿs - Histoire du roi Gonzalve et des douze princesses, 1927.djvu/34

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daient hommage de la sorte, elle sentit que, cette fois, il fallait parler et même exagérer ce qu’elle éprouvait, par le frémissement et par les paroles.

« Oui ! oh ! oui ! fit-elle d’une voix basse et chaude. Oh ! que j’ai envie de jouir ! »

Appuyée sur ses bras raidis, elle releva la tête et ouvrit la croupe en l’arrondissant :

« Tu vois si je bande ! tout est rasé ! Quand je suis en rut, cela se darde si raide et si rouge que mes onze sœurs veulent voir Prima la pine en l’air… Je vais jouir… Je savais que tu me prendrais ce soir ; aussi n’ai-je pas joui de toute la journée… »

Elle avait joui pour la troisième fois depuis le matin, à cinq-heures du soir ; mais décidée à jouer toute la passion, elle répéta :

« Quand je n’ai pas joui et que je bande, je dis tout ce que je ne voudrais pas dire… Je t’aime ! je t’adore ! je mouille pour toi ! je bande jusqu’au bout de mes seins ! je sais que tu m’enculeras tout à l’heure et je le veux ! je le veux !… Ah ! si j’avais ton doigt dans le cul en ce moment… Oui ! comme cela ! enfonce !… Tu me rends folle ! Mon ventre est plein de foutre qui descend, descend… Je t’en rendrai plus que tu ne m’en as fait boire… Je sens… Je vais… Je… Ah ! je décharge !… Tiens ! je jouis ! je me fonds ! Tiens ! ah ! tiens !… »

Elle jouissait vraiment ; mais pour la quatrième fois depuis son réveil et pour dissimuler que sa volupté physique n’avait pas l’abondance de ses paroles, subitement elle prit en bouche le membre du roi comme si elle en avait l’irrésistible convoitise…

Même elle trouva l’audace de dire quand elle put rouvrir les lèvres :