Page:Louÿs - Histoire du roi Gonzalve et des douze princesses, 1927.djvu/52

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Seule, Prima courut en avant, mais à pas de loup, jusqu’à l’appartement de sa sœur favorite qu’elle n’avait pas voulu nommer au roi.

À cette heure de la nuit, les quinze ans de Quarta dormaient si profondément que la brusque ouverture de la porte ne troubla pas leur sommeil, et ne dérangea pas leur posture.

En été, Quarta couchait sur son lit et non dedans. Comme une jeune Vénus du Titien, elle couchait nue, et sa main droite n’était jamais égarée qu’entre ses cuisses.

Au premier mot de sa sœur elle ouvrit de grands yeux :

« Oh ! que tu es gentille ! je ne t’attendais plus, ma Prima ! Pourquoi es-tu si rouge ? Viens sur moi.

— Sous toi.

— Tu as envie de jouir, mon amour ? Retiens-toi un peu ! Moi aussi, j’ai envie…

— Ah ! pas comme moi ! Regarde le con que je rase pour que tu t’y frottes. Regarde s’il t’aime ! Presse tes poils dessus et je décharge.

— Mon bouton aussi ! Le sens-tu ? Serre tes bras !

— Mais, tiens ! mais, tiens ! je décharge, mon adorée ! Je crois que je t’inonde…

— Oui, c’est chaud.

— Tiens ! Encore !

— Attends-moi !

— Non ! ne jouis pas !… Je me recule… Laisse-moi respirer… »