Page:Louÿs - Histoire du roi Gonzalve et des douze princesses, 1927.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quarta fit une moue de tout son visage et dit presque en pleurant :

« Pourquoi ne veux-tu pas que je jouisse ? Me voilà pleine de foutre et je n’ai pas déchargé.

— Tu es encore plus belle quand tu bandes.

— Non. J’ai de plus beaux yeux quand j’ai joui. Pourquoi ne veux-tu pas ? »

La raison en était que les récits d’amour ou de vicieux mystères excitaient Quarta hors de toute mesure lorsqu’elle se trouvait en état de convoitise.

Prima aimait la voir ainsi.

« Ne te touche pas ! je te le défends ! Laisse entrer mon doigt.

— Je suis au supplice, mon amour ! Tu me mets en chaleur, tu m’empêches de jouir, et tu ne veux pas que je me branle quand j’ai ton doigt dans le…

— Chut. Écoute ce que je viens de faire. Je viens d’être enculée trois fois : par une langue, par un godmiché, par un vit.

— Oh ! peut-on ! Et elle en est fière ! Si tu m’aimais comme je t’aime, tout cela ne t’aurait pas fait autant de plaisir que ton doigt m’en donne. Tiens ! je vais t’en fourrer deux des miens pour te punir. Je suis trop amoureuse de toi ! tu es une saleté.

— Ne boude pas. Tu as envie de rire.

— Parce que tu me fais casse-noisettes sur les doigts. Mais tu viens d’en faire autant à une langue, à un vit, à un godmiché, à quoi encore ? Quelle petite ordure que cette Puella ! Quand j’ai su que tu l’appelais ce soir dans la chambre…

— Tu t’es branlée ?

— Méchante !