Page:Louÿs - Le Crépuscule des nymphes, 1925.djvu/86

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l’eût dite flottante sur l’eau même ou en péril dans un marais.

L’épaule reposée contre un arbre, Biôn, immobile, regarda :

Deux jeunes filles, devant l’ouverture de la porte, rieuses par moments, se parlaient.

L’aînée était debout dans une grande étoffe bleue à franges, nouée sous les aisselles, drapée jusqu’aux genoux. Ses innombrables cheveux noirâtres étaient séparés en mille petites tresses minces et dures, qui encadraient de près un visage aux yeux luisants et aux grosses lèvrres, et ne retombaient pas au delà de ses délicates épaules carrées. Elle pliait les reins à une barrière basse. Elle riait un peu et balançait la tête.

La plus jeune n’était pas vêtue, car elle était presque une enfant. Elle se tenait assise sur ses talons, la tête