Page:Louÿs - Le Crépuscule des nymphes, 1925.djvu/87

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penchée entre les genoux, et piquait de petites fleurs jaunes entre ses orteils écartés.

Il les regardait vivre et ne se montrait pas. Il contemplait la Maison. Ce lieu, mystérieux comme tout ce qui apparaît pour la première fois, lui semblait défendu par ce qu’il avait d’étranger, de solitaire et d’inconnu. Une famille vivait là. Depuis combien de temps ? Quelle quantité de tristesse et de bonheurs furtifs avait fait joyeuse ou morne cette hutte de boue et d’arbres ? Qui l’avait bâtie ? Qui l’avait habitée ? Quelles morts, quelles naissances avait-elle veillées ? Il sentait que tout ce qu’il pourrait apprendre ne lui dirait jamais rien sur elle, et qu’à jamais ce coin perdu lui demeurerait impénétrable.

Le soir s’élevait rapidement. Biôn enfin se montra.