Page:Louÿs - Les Chansons de Bilitis, 1898.djvu/134

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La petite Aphroditê gardienne qui protège Mnasidika fut modelée à Camiros par un potier fort habile. Elle est grande comme le pouce, et de terre fine et jaune.

Ses cheveux retombent et s’arrondissent sur ses épaules étroites. Ses yeux sont longuement fendus et sa bouche est toute petite. Car elle est la Très-Belle.

De la main droite, elle désigne sa divinité, qui est criblée de petits trous sur le bas-ventre et le long des aines. Car elle est la Très-Amoureuse

Du bras gauche elle soutient ses mamelles pesantes et rondes. Entre ses hanches élargies se gonfle un ventre fécondé. Car elle est la Mère-de-toutes-choses.