Page:Louÿs - Les Chansons de Bilitis, 1898.djvu/138

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Le matin, on fit le repas de noces, dans la maison d’Acalanthis qu’elle avait adoptée pour mère. Mnasidika portait le voile blanc et moi la tunique virile.

Et ensuite, au milieu de vingt femmes, elle a mis ses robes de fête. On l’a parfumée de bakkaris, on l’a poudrée de poudre d’or, on lui a ôté ses bijoux.

Dans sa chambre pleine de feuillages, elle m’a attendue comme un époux. Et je l’ai emmenée sur un char entre moi et la nymphagogue, et les passants nous acclamaient.

On a chanté le chant nuptial ; les flûtes ont chanté aussi. J’ai emporté Mnasidika sous les épaules et sous les genoux, et nous avons passé le seuil couvert de roses.