Page:Louÿs - Les Chansons de Bilitis, 1898.djvu/176

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Te voilà ! défais tes bandelettes, et tes agrafes et ta tunique. Ôte jusqu’à tes sandales, jusqu’aux rubans de tes jambes, jusqu’à la bande de ta poitrine.

Lave le noir de tes sourcils, et le rouge de tes lèvres. Efface le blanc de tes épaules et défrise tes cheveux dans l’eau.

Car je veux t’avoir toute pure, telle que tu naquis sur le lit, aux pieds de ta mère féconde et devant ton père glorieux,

Si chaste que ma main dans ta main te fera rougir jusqu’à la bouche, et qu’un mot de moi sous ton oreille affolera tes yeux tournoyants.