Page:Louÿs - Les Chansons de Bilitis, 1898.djvu/70

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Le lendemain, je suis allée chez elle, et nous avons rougi dès que nous nous sommes vues. Elle m’a fait entrer dans sa chambre pour que nous fussions toutes seules.

J’avais beaucoup de choses à lui dire ; mais en la voyant j’oubliai. Je n’osais pas même me jeter à son cou, je regardais sa ceinture haute.

Je m’étonnais que rien n’eût changé sur son visage, qu’elle semblât encore mon amie et que cependant, depuis la veille, elle eût appris tant de choses qui m’effarouchaient.

Soudain je m’assis sur ses genoux, je la pris dans mes bras, je lui parlai à l’oreille vivement, anxieusement. Alors elle mit sa joue contre la mienne, et me dit tout.