jardiniers avaient inscrit sur des registres noirs de ratures les caprices variables de toutes les Reines, et chacune d’elles recevait au réveil, dans un petit vase à long col, sa fleur de prédilection.
Pausole et ses deux conseillers passaient devant la dernière serre quand l’horloge encastrée à son fronton de mosaïque sonna les quatre quarts et les douze coups de midi.
Aussitôt le page, d’un talon vif, amena son zèbre nez à nez avec le cheval de Taxis :
— Monsieur le Grand-Eunuque, dit-il, vous connaissez le désir de Sa Majesté. Voici l’heure où je vous succède. Veuillez me remettre le commandement.
— Recevez-le du Roi répondit Taxis revêche.
— Je te le donne, petit, fit Pausole.
Giglio salua, ramena sa bête et cria du côté de l’escorte :
— Demi-tour Rassemblement !
Les quarante gardes accoururent.
Alors, facilement campé sur la selle, les jambes longues et la plume haute, le page leur parla en ces termes :
— Compagnons, monsieur, que voici, et qui commandait ce matin, vous a mis en main des instruments dont vous n’aurez rien à faire. Les