Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/161

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Il traversa des couloirs clairs, des vestibules aérés, des magasins qui ressemblaient à des expositions agricoles et qui lui parurent disposés par le plus mauvais esprit.

Giguelillot qui ne ressentait pas d’admiration particulière pour le patient labeur de l’homme, et traitait les choses les plus graves avec une déplorable légèreté, demeurait intransigeant sur la décoration des pièces où l’on travaille, comme de celles où l’on ne travaille point. Là-dessus, ses principes étaient d’autant plus fixes qu’ils étaient plus récents et s’il trouvait à certains désordres une grâce dans l’imprévu, rien ne l’exaspérait davantage que le « rangement », c’est-à-dire la succession régulière.

Avec un zèle très actif, il dérangea tout ce qu’il put remuer.

Il jeta les rouleaux dans les moissonneuses, les lochets et les hourres d’acier dans les machines aratoires ; il fit entrer les fourches fines, les pelles minces, les binettes robustes dans la chaudière et la cheminée d’une malheureuse locomobile. Traitant le carrelage comme une simple terre de labour, il l’effondra d’un coup de pioche…

Et le sol rouge apparut.

— Ah ! s’écria-t-il. Voilà un joli ton.