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Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/160

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insistance qui ne paraissait pas déplaire. Il tétait en creusant les joues, comme un petit enfant goulu et les seins augmentaient de la pointe entre ses lèvres aspirantes ; mais il n’amena que de longs frissons et, des rougissements satisfaits.

— Rien encore, fit-il enfin. Tu me fais attendre. Approche-toi ; tu m’en donneras dans un an.

— C’est bien tard si vous avez soif. Buvez d’abord celui-là.

Elle s’assit auprès d’une vache blanche, soupesa la peau douce et tremblante du pis, et, tirant l’épaisse tétine molle entre le pouce et les deux doigts, elle darda obliquement le rayon blanc du lait.

Giglio restait à distance, attendant qu’elle revînt à lui ; mais elle sortit d’un pas droit et lent, tenant à la main devant sa poitrine la coupe de porcelaine où tremblait la crème lourde.

— Je vais porter cela au Roi, dit-elle. Attendez, votre tour viendra.

On ne l’attendit pas un instant.

À peine était-elle entrée du fond de l’obscure étable dans la grande lumière de la porte où ses cheveux noirs prirent des valeurs bleues, le page était déjà parti par l’autre issue de la grande salle.