Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/207

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Épouvantée, Mme Perchuque se précipita vers la porte et la barra de son maigre corps.

— Mesdames ! Mesdames ! quelle pétulance, en vérité, quel égarement !

— Laissez-nous passer, bonne Perchuque…

— Je ne le puis !

— Et pourquoi, s’il vous plaît ?

— Parce que le seigneur Taxis a daigné me transmettre les devoirs de sa charge en même temps que sa responsabilité… Je vous adjure, mesdames, de comprendre mon émotion. Si je me montre indigne de la confiance qu’on me témoigne, c’en est fait pour moi de la place que j’occupe à vos pieds. Je serai chassée du palais, dégradée, exilée peut-être…

— Tant mieux ! lui répondit-on. Perchuque, nous ne vous connaissons plus. Puisque vous remplacez Taxis, vous êtes la dernière des coquines et vous allez payer pour lui.

Du milieu de la salle on cria :

— Écoutez !

— Je demande la parole, disait une joyeuse petite voix.

Et au-dessus du tapis noir et jaune et roux que formaient les têtes pressées des femmes, on distingua les formes enfantines de la future Reine Fan-