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Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/326

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— Où se trouvaient ces lettres ? dit Pausole.

— Dans la poche gauche intérieure du veston.

— Lisez-m’en une ; celle que vous voudrez.

Et tandis que Philis, prodigieusement intriguée, amenait son petit cheval par derrière pour suivre par-dessus l’épaule, Taxis donna lecture du premier billet :


« Mon petit Mimi,

« Réveille-toi. Je casserai ta sonnette à dix heures et demie. Mon singe fait une adjudication à la campagne. Je suis libre comme une hirondelle et je me sens si tendre que mes yeux se ferment ! Renvoie n’importe qui si tu n’es pas seule ! On m’habille et j’accours.

« Ta bouche.

« Camille. »


— La lettre est bien cocasse, déclara Pausole. Qui peut être ce M. Camille qui se compare sottement à une hirondelle et possède un singe, lequel fait des adjudications ? Chez quels peuples les vieux notaires vendent-ils leurs études à des ouistitis ? Voilà qui ne se comprend guère.

— Dites donc, souffla Philis à l’oreille du page. C’est une écriture de femme, vous savez. Pour moi, il y a des choses là-dessous…