Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/374

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mise la première… et jure-moi que les autres n’obtiendront rien de ta bouche… Jure-moi que personne ne t’étreindra comme je t’étreins… avec mon corps et mon âme !… Jure, Djilio ! Donne-toi comme je me donne !

Giguelillot ne fit aucune difficulté. Il jura selon les traditions et prit le ton qui convenait à la circonstance. Puis il quitta la belle Diane « afin de ne pas la compromettre », ainsi qu’il le lui fit comprendre, — et aussi pour dormir tranquille, mais il ne dit rien de cette raison-là.



Le lendemain, comme il passait dans le corridor préfectoral, un appel murmuré mais pressant lui fit retourner la tête.

Le petit visage de Philis se hasardait, timidement, derrière une porte entre-bâillée.

La porte s’ouvrit tout à fait, puis se referma sur eux deux.

— Le Roi dort, dit Philis. Restons là… Nous ne serons pas surpris.

— Comment ! à midi et demi, le Roi dort encore ?