cigarettes, puis il se rendit vers les lieux où il savait pouvoir rencontrer Galatée.
C’était un petit hôtel blanc, fort convenable d’aspect, et dont rien ne décelait la vie intérieure.
Le page sonna. On l’introduisit auprès d’une grande dame âgée qui avait de parfaites façons et qui s’enquit tout de suite de ses préférences, c’est-à-dire qu’elle lui demanda s’il fallait faire prévenir en ville Mme X…, femme d’un magistrat, personne blonde très effarouchée, ou plutôt Mme Y…, dont la photographie était sur la cheminée.
Mais Giglio, sans y toucher, fit en quelques mots précis le portrait d’une jeune fille idéale qui ressemblait à Galatée comme Galatée à son miroir.
On le laissa seul dans une chambre, et, après vingt minutes d’attente pendant lesquelles on fit semblant d’aller quérir l’ingénue chez elle, il vit entrer Mlle Lebirbe qui venait simplement de la chambre voisine.
Dès qu’elle l’aperçut, elle poussa un cri et, détournant la tête, se mit à pleurer.
Au lieu de triompher par un « Je vous l’avais bien dit ! » qui ne lui eût pas apporté les consolations indiquées, Giglio s’approcha d’elle et lui prit la main :
— Qu’avez-vous ?