Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/380

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— Ah ! vous êtes gentil d’être venu !

Ses larmes redoublèrent. Elle reprit :

— Vous aviez raison… vous m’avez parlé comme un ami… J’ai eu tort de ne pas vous croire… On a été si grossier pour moi, si vous saviez !… Je ne suis pas plus heureuse que dans ma famille…

— Vous retourneriez chez votre père ?

— Oh ! Non ! mais je veux sortir d’ici.

— Personne n’a le droit de vous retenir. Où irez-vous quand vous serez sortie ?

— Je ne sais pas…

Puis, de plus en plus désespérée, elle sanglota :

— Je suis amoureuse.

Giglio ne comprenait plus.

— Vous dites ?

Elle ne répondit rien.

— Amoureuse de qui ?

Elle hésita encore, sourit légèrement, soupira, et dit enfin :

— De votre amie.


Très sérieux, le page hasarda :

— Est-ce que vous ne pourriez pas désigner plus clairement ?…

— Votre amie de l’hôtel du Coq… L’aînée des deux… Elle est venue ici… Elle avait besoin d’ar-