qui le pousse, pendant les vacances, à martyriser le pauvre petit du revers de la main ou du bout de la règle. L’homme, qui n’a plus de droits sur les libertés de l’homme et qui ne peut plus impunément séquestrer ou frapper un esclave humain, conserve partout son pouvoir sur la personne de l’enfant, et, comme il faut bien qu’il abuse de tous les pouvoirs qu’on lui donne, il abuse de celui-là, pour se dédommager d’avoir perdu les autres. »
— Très bien pensé, dit Giguelillot. N’est-ce pas, Sire ?
— Très bien, dit Pausole.
— « Nous considérons comme abus de pouvoir paternel toute atteinte portée à la libre expression comme au libre exercice des volontés de l’enfant, si ces volontés n’engagent que lui seul. Nous offrons chez nous un asile à tous les enfants malheureux sans leur demander pourquoi ils souffraient dans leur famille, mais en constatant avec une légitime fierté qu’ils sont heureux dans notre sein. Nous entretenons chez eux le goût spontané de l’étude au lieu de leur faire haïr toute espèce de travail en les emprisonnant dans la salle de classe. Leur émulation n’est pas moindre, et nous avons constaté bien des fois que près d’un maître aimé, l’espoir des récompenses vaut la crainte des puni-