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Cependant Pausole demeurait distrait. Quand sa toilette fut achevée, quand l’écuyer des cuisines eut fait servir dans un cabinet de repos le premier déjeuner fumant et quand Pausole s’en fut nourri — enfin, quand il eut fumé deux cigarettes de tabac frais, il sortit et pénétra seul dans la chambre où avait grandi sa fille.


Rien n’y était rangé. La pièce conservait l’aspect mouvementé d’une fin de toilette et d’un départ rapide. À sa suite, la salle d’étude, le cabinet de coiffure, le boudoir et les bains offraient un mélange singulier de tire-boutons, de géographies, de bas noirs et de raquettes. Un exemplaire de Télémaque flottait sur l’eau calme du tub.

Pausole erra mélancoliquement de chambre en chambre pendant un quart d’heure. Il ouvrit les cahiers de style, souleva les petits corsages, déroula une ceinture de cuir et remit dans leur boîte trois épingles à cheveux.

Puis il appuya le médius de la main droite sur le bouton d’une sonnette et dit au valet survenant :

— Faites prévenir M. le maréchal du palais que je l’attends ici et désire lui parler.

Taxis entra.