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tion de nos corps pour faire savoir à Teresa que je n’aimais point à être bousculé.

Je lui déclarai que je la trouvais belle, extrêmement désirable, mais qu’après ma vingtième année je me croyais un homme et non un enfant ; que je n’avais nullement le vice de prendre plaisir à la tyrannie d’une femme ; et je ne sais comment je le lui dis, car mes esprits étaient fort agités. Elle aurait pu me répondre que sa menace avait suivi la mienne : elle n’en fit rien, redevint plus douce et garda pourtant un certain sourire autour de sa pensée intime.

« Sois tranquille, je ne te casserai pas la queue, dit-elle tendrement. Je te la suce, tu le sens ? Je te la suce avec le trou du cul. »

Ce qu’elle faisait, je n’aurais su le dire. Mais sa bouche, en effet, ne m’aurait pas énervé davantage. Il me devenait difficile de parler.

Elle suivit sur mon visage le reflet de ma sensation et, sans avoir besoin de m’interroger pour savoir s’il en était temps, elle pressa peu à peu l’allure de ses reins jusqu’à l’adagietto, me sembla-t-il. Je crois que je murmurai : « Plus vite ! » et qu’elle n’y consentit pas. Je n’ai qu’un vague souvenir de ces dernières secondes. Le spasme qu’elle obtint de ma chair fut une sorte de convulsion dont je n’eus pas conscience et que je ne saurais décrire.

Aussi, ma première question fut-elle, après deux minutes de silence :

« Qu’est-ce que tu m’as fait ?

— Un joli petit travail avec mon trou du cul, fit-elle en riant. Tu as déjà enculé des femmes…