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— Oh ! mais si !

— Non. Je ne suis bonne que d’un côté. C’est pas celui-là.

— Pour ce que tu viens de me dire, tu mériterais que je te fasse un enfant. »

Elle rit, mais ajouta bien vite :

« Tu me le feras dans la bouche, mon gosse ? » Comme je suis également éloigné de l’esprit sadique et du moralisme presbytérien qui se partagent la société, ce que je vais dire n’est que l’expression d’un sentiment personnel et risque de déplaire à tout le monde : autant il m’eût été pénible de posséder une petite fille contre son gré (je n’ai d’ailleurs aucune expérience du viol), autant je pris de plaisir à baiser Lili qui s’y prêtait de tout son cœur.

Elle jouait à baiser comme d’autres petites filles jouent à la poupée, par une anticipation d’instinct : et quoiqu’elle eût depuis longtemps l’habitude de ce jeu-là, elle était fière de tenter un homme, fière de faire à son âge tout ce que faisait sa mère… Mais après une minute elle me dit doucement :

« Change de trou. Tu iras plus loin. »

Vite, elle sauta du lit, courut à la toilette, prit un peu d’eau de savon pour m’ouvrir la voie, et, revenant à moi, elle s’accroupit, en me regardant sur le membre droit qu’elle prit à la main. Un tâtonnement de quelques secondes lui suffit pour réussir. Avec autant d’adresse que de douceur, elle avala par-derrière tout ce qu’elle n’avait pu s’introduire par-devant ; mais tout ! jusqu’à la racine ! et, posant ses petites fesses sur mes testicules, dressant les genoux,