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après le dîner, on me parlait de toi, il y avait huit jours que je n’avais pas couché avec un jeune homme, je pensais à des choses !… alors tout en causant… comme j’avais envie… »

Sans achever sa phrase, elle glissa le doigt dans son entre-jambes et, me tendant ses lèvres, elle recommença paisiblement à se masturber.

« Ah ! non ! m’écriai-je. Pas sur mon lit ! Quand j’ai par bonheur dans mes bras une aussi jolie fille que toi, ne comprends-tu pas que j’ai envie de la faire jouir moi-même ?

— Et ne comprends-tu pas que tu me ferais jouir si j’avais ta queue dans le derrière et ta bouche sur ma bouche pendant que je me branle ?

— Enfin ! dis-je avec éclat, je ne peux pourtant pas vous enculer toutes les quatre ! »

J’avais dit cette phrase avec tant de mauvaise humeur que la pauvre Charlotte se mit à pleurer.

« Voilà bien ma chance, fit-elle. On dit que je suis gentille et c’est toujours moi qu’on attrape. Tu as été charmant pour ma mère et mes sœurs. Je viens pour toute la nuit, et dès les premiers mots j’ai déjà une scène. »

Elle pleurait simplement, sans aucun sanglot, mais n’en paraissait que plus pitoyable. Je la pris dans mes bras, je balbutiai :

« Charlotte ! ne pleure pas ! je suis au désespoir.

— Et naturellement voilà que tu débandes ! fit-elle avec une désolation qui me fit sourire malgré moi.

— Charlotte ! ma jolie !