Je pris Charlotte dans mes bras, et parlant à voix basse et tenant sa tête de telle façon qu’elle ne fût pas forcée de me regarder :
« C’est maintenant, lui dis-je, que tu vas me faire ta confession. Ou plutôt je la ferai pour toi et tu me répondras oui ou non. Veux-tu ?
— Oui.
— Les hommes que tu vois ne te séduisent guère ; mais… sois franche : tu aimes le métier de putain.
— Oui.
— Non seulement tu aimes à faire jouir un homme, mais tu aimes être à ses pieds, à son ordre, quelque chose comme son esclave ?
— Sa putain.
— C’est moins qu’une esclave ?
— Oui. Les esclaves, on les viole ; mais moi…
— Et une chose qui t’excite dans les bras d’un homme, c’est…
— C’est de me dire que je suis la dernière des salopes ; qu’il n’y a pas de plus bas métier pour une fille que d’offrir son trou du cul et sa bouche à tout ce que les hommes veulent en faire. Oui, je te l’ai dit malgré moi tout à l’heure ; mais, je t’en supplie à genoux, dis-moi que j’ai raison ! Comprends donc que je [me] tuerais si cela ne m’excitait pas un peu ! Et, au lieu de me consoler, injurie-moi. Allons… Voyons… »
Elle souriait sans insister sur le tragique de ses dernières phrases. Elle souriait de plus en plus. Elle avait l’air de jouer.
« Sois gentil. Fais que je l’aime, mon métier de putain. Je ne me branle plus, tu vois, je suis