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RÊVERIES POLITIQUES.

l’attaquent sans cesse. Ce n’est plus seulement la force brutale qui commande ou la trahison qui tue, c’est un esprit de doctrine qui détruit tout germe vital. C’est cet esprit qui, peu inquiet de l’honneur de la France, a tout abandonné à la peur d’une anarchie qui n’était point à craindre, ou d’une guerre que nous ne pouvions redouter. C’est une fausse idée d’utilité que celle qui sacrifie mille avantages réels pour un inconvénient ou imaginaire ou de peu d’importance. Elle tendrait donc à priver les hommes du feu parce qu’il incendie, et de l’eau parce qu’elle inonde. Ah ! pourquoi la belle révolution de Juillet a-t-elle été flétrie par des hommes qui, redoutant de planter l’arbre de la liberté, ne veulent qu’en greffer des rameaux sur un tronc que les siècles ont pourri, et dont la civilisation ne veut plus !

Le malaise général qu’on remarque en Europe vient du peu de confiance que les peuples ont en leurs souverains. Tous ont promis, aucun n’a tenu. Les besoins que la civilisation fait naître se font sentir dans tous les pays partout les peuples demandent, partout les rois refusent. C’est donc à la force à décider. Malheur aux souverains dont les intérêts ne sont pas liés à ceux de la nation quand la gloire de l’un ne fait pas la gloire de l’autre, quand la conservation de r un