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Page:Louis-d-elmont-l-inceste royal-1925.djvu/30

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Je vous ai dis que je vous communiquerais aujourd’hui les ordres de notre bien-aimé souverain. Les voici :

Le roi vous accorde votre grâce, à la condition que vous passiez officiellement pour mort. À l’avenir, vous devez vivre sous un nom de femme et comme une personne de ce sexe.

— Non… Je refuse.

— Vous savez quelles seraient les conséquences de votre refus. Inclinez-vous donc devant la volonté royale.

— Mais c’est pour un gentilhomme une humiliation inacceptable.

— Je vous ai dit de ne pas m’interrompre. Je ne vous ai pas encore appris tout ce que le roi attendait de vous.

Donc, vous vivrez dorénavant comme une femme. Et il sera convenu que le comte Hector de Vergenler aura péri malheureusement au cours de son voyage, au retour de la mission qui lui avait été confiée d’aller chercher en pays étranger une princesse pour devenir l’épouse de notre souverain.

Sa Majesté attend autre chose encore de vous, et c’est pourquoi je vous ai amené dans ce château voisin des limites du royaume.

Pendant la nuit qui va venir, nous nous rendrons à la frontière où une escorte nous attend. Vous devrez jouer le rôle de la fiancée de notre souverain, qui sera une princesse des pays d’Orient, laquelle se nommera Yolande. C’est le nom que vous porterez désormais.

Le roi entend vous garder auprès de lui, et vous épouser, comme si vous étiez véritablement une princesse…

— Mais le roi est fou !

Le grand sénéchal se leva, et il prit un ton sévère pour dire :

— Madame, vous oubliez de qui vous parler.

Il avait appuyé intentionnellement sur le mot madame.

— Comment, fit Hector, vous m’appelez madame !

— Il vous en faut prendre l’habitude, puisque vous allez devenir reine.

— Mais cette supercherie sera découverte.

— Comment le serait-elle. La reine-mère, moi seul et vous-même sommes dans le secret…

— Cependant le roi ne peut épouser un homme ou il faudra alors qu’il ait une maîtresse… Et que deviendra l’avenir de la dynastie ? Car enfin, la race royale doit se perpétuer…

— Elle se perpétuera aussi. Je ne peux vous dire le reste. Le roi s’est réservé à lui-même le soin de vous l’apprendre.

D’ailleurs, je l’ignore… Tout ce que je peux vous dire entre nous, c’est que je crois que notre souverain éprouve un tendre sentiment pour une personne qu’il ne peut élever à la dignité royale, mais qu’il entend peut-être épouser secrète-