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Page:Louis-d-elmont-l-inceste royal-1925.djvu/31

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ment… Dans ce cas, et si je ne me trompe pas, il vous demanderait de jouer le rôle officiel de la reine et d’avouer comme vôtres les enfants auxquels cette personne, qui ne doit point paraître, donnerait le jour.

— Mais Séraphine ?…

— Je vous l’ai dit. La vie et la liberté de Séraphine dépendent de votre obéissance aux ordres du roi.

Apprêtez-vous donc au très grand honneur qui vous échoit.

Déjà des courriers sont partis annoncer la mort du comte Hector de Vergenler, en même temps que la prochaine arrivée de la princesse Yolande, à la rencontre de laquelle le roi doit se porter jusqu’à l’entrée de la ville. Et le mariage, votre mariage, doit avoir lieu le lendemain de votre arrivée dans la capitale. J’ai confiance en vous et je vous laisse vous préparer au rôle nouveau que vous allez avoir à remplir.

Le sénéchal sortit, et son fils, resté seul, médita sur la situation bizarre dans laquelle il se trouvait.

Finalement, il se dit :

— Heureusement que j’ai pu transmettre à Séraphine un message ; grâce à cela, elle ne croira pas à ma mort. Et je retrouverai à la cour le colonel de Chamoisy, avec qui je pourrai m’entendre pour communiquer encore des avis secrets à la princesse.

Après tout, acceptons les événements tels qu’ils se présentent. L’avenir me fournira peut-être la possibilité de m’évader de cette personnalité féminine qu’on m’impose aujourd’hui.

Ayant ainsi pris sa résolution, Hector revêtit les vêtements qui avaient été préparés à son intention. C’était un jeune homme svelte et à l’aspect distingué, aux traits fins et gracieux. Lorsqu’il fut habillé en femme, il se rendit compte lui-même que les esprits les plus prévenus pourraient facilement s’y tromper.

Le soir venu, il sortit du château, en compagnie de son père, et il prit place dans un carrosse qui attendait devant le pont-levis.

Quelques heures plus tard, les deux voyageurs étaient arrivés à destination ; le lendemain matin, l’escorte envoyée de la garnison voisine venait à leur rencontre et l’on se mettait en route pour la capitale du royaume.

De grandes fêtes populaires avaient été organisées à l’occasion du mariage de Benoni XIV.

Tout le long de la route suivie par la fiancée, les populations accouraient, offraient des cadeaux, et la princesse