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Page:Louis - Le Colonialisme, 1905.djvu/10

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CHAPITRE PREMIER

APERÇU GÉNÉRAL DE LA COLONISATION CONTEMPORAINE


C’est dans la période qui s’intercale entre 1880 et nos jours, que toutes les puissances dites civilisées se sont ruées à l’assaut des continents africains et asiatiques ; c’est dans ces vingt-cinq années que se multiplient les expéditions, les négociations avec les potentats indigènes, les conventions territoriales.

Les empires exotiques de l’Espagne et du Portugal avaient été étrangement rétrécis par les guerres, les évacuations, les insurrections du passé. Les soulèvements de l’Amérique centrale et de l’Amérique du sud, dans le premier quart du XIXe siècle, avaient à tout jamais dissous les immenses domaines qui avaient fait si longtemps la fierté et la richesse des gouvernements de Madrid et de Lisbonne. De leurs splendides possessions du passé, les deux royaumes ne conservaient plus que des miettes. Les Espagnols tiraient encore quelque profit des Philippines, de Porto-Rico, de Cuba, que pillaient leurs moines, leurs généraux, leurs fonctionnaires civils. On sait comment l’Union, soutenant d’abord les autonomistes des îles, rompit soudain avec la régence de Marie-Chris-