tine et s’appropria à la fois Manille et la Havane. Il restait encore à l’Espagne les Carolines, qui avaient jadis failli lui valoir une guerre avec Bismarck. En 1899, elle les vendit à l’Allemagne. À dater de ce jour, elle a cessé définitivement d’être une puissance coloniale.
Le Portugal a été moins cruellement frappé, mais ses dépendances d’Afrique, quelque étendues qu’elles soient, ne contribuent plus à sa fortune. Depuis qu’il a perdu le Brésil, dont l’histoire propre commence avec celle du Mexique, du Pérou, de la Colombie, de l’Argentine, il n’a jamais marqué la moindre initiative. La pénétration anglaise a habilement séparé l’Angola, que baigne l’Atlantique, du Mozambique, sur l’Océan Indien, et ainsi fermé tout avenir à des terres qui pouvaient être fécondes.
La Hollande a résisté plus longtemps. Java et les possessions voisines de l’Insulinde demeurent sous la tutelle toujours oppressive du cabinet de La Haye. Là, se serre une population autrement nombreuse que celle de la métropole, mais la Néerlande elle aussi se contente des débris d’un empire, et bien qu’elle reprenne de temps à autre sa terrible campagne d’Atjeh elle ne cherche plus à accroître son patrimoine. La colonisation espagnole, la colonisation portugaise, la colonisation hollandaise appartiennent aux siècles écoulés.
L’Angleterre, par contre, n’a cessé de développer la superficie de ses terres et l’effectif de ses sujets. Si l’Europe, dans son ensemble, a