Page:Louis - Le Colonialisme, 1905.djvu/46

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jour où ils sentiront le moment opportun. Et c’est pourquoi les États qui détiennent de vastes territoires exotiques sont tenus à une extrême prudence dans leur politique générale. S’ils étaient jetés dans une conflagration européenne, ils se trouveraient immédiatement aux prises avec mille difficultés, dans leurs annexes lointaines. La France devrait, en ce cas, appréhender l’insurrection algérienne et indo-chinoise, sans compter les troubles secondaires ; et la Grande-Bretagne maintiendrait malaisément ses sujets de l’Hindoustan, qui pousseraient des clameurs de triomphe et d’enthousiasme, à sa première défaite.

L’Allemagne, qui a la chance de commander à un empire colonial moins développé, se heurte pourtant à d’incessantes révoltes. Après avoir envoyé des expéditions châtier les tribus du Cameroun et de l’Afrique orientale, après avoir repoussé des assauts multiples autour de Kiao-Tchéou, en Chine, elle s’attache depuis un an à réduire les Herreros de l’Afrique australe ; c’est un corps de 10,000 hommes, spécialement choisis, qu’elle a dû dépêcher dans des déserts sans valeur, pour restaurer son prestige singulièrement compromis. Un lieutenant-général a été mis à la tête de cet effectif. Pour un résultat dérisoire, le gouvernement de Berlin a dépensé des sommes considérables et exposé des vies humaines.

Les milices du roi des Belges au Congo, les troupes américaines aux Philippines sont occupées sans trêve à pourchasser les rebelles, à